Retour en images sur la célébration d'installation de Monseigneur LAGLEIZE
Monseigneur Jean-Christophe Lagleize est désormais évêque de Metz. Retour en images sur un grand moment de la vie diocésaine.
C’est devant une foule nombreuse que Monseigneur Lagleize est devenu le 103e évêque de Metz. Autorités civiles, religieuses et militaires, délégation de Valence, fidèles du diocèse de Metz l’ont accueilli avec joie et sous les ovations au cours d’une eucharistie qui restera gravée dans le cœur de beaucoup.
Retrouvez les différentes étapes de la célébration et les textes d’accueil, de la Bulle pontificale, de l’homélie en cliquant ici.
Les discours d'accueil:
Discours d’accueil à la cathédrale de Metz
Discours pour les intervenants : Aloyse FELTEN (diacre), Dominique THIRY (prêtre), Sandra Nicolay (ALP)
Intervenant 1 : Aloyse Felten
Cher Monseigneur Lagleize,
Soyez fraternellement et chaleureusement le bienvenu ! Soyez le bienvenu dans cette cathédrale St Etienne à laquelle les mosellans sont si attachés. Selon la belle expression populaire, elle est « la lanterne du bon Dieu », une merveille d’architecture, de culture et de foi, qui a su traverser les siècles, et épouser l’histoire des hommes de cette terre de Lorraine. Il suffit de contempler ses 6500m2 de vitraux, ses verrières gothiques, -les plus grandes d’Europe-, pour se rendre compte que son titre n’est pas usurpé. Vous y découvrirez différentes périodes de l’art, depuis le commencement de sa construction au XIIIème siècle jusqu’aux vitraux de Marc Chagall et au mobilier liturgique du choeur créé par Mattia BONETTI en 2007. C'est ici même que le chanoine Bossuet prononça ses premiers sermons.
Dans son écrin jaune de pierre de Jaumont, elle attend qu’on y inscrive l’expression des générations à venir. Je sais que vous êtes sensible à l’art, comme passeur de sens et moyen de la rencontre. Notre cathédrale s’offre à nous comme un vrai chef d’œuvre vivant.
Ouverte à tous, croyants et non croyants, certains s’y arrêtent un instant, ou un temps plus long. Elle est un pont entre la cité de Dieu et la cité des hommes, le lieu de retraite où chacun peut se retrouver pleinement dans sa dignité, dans un dialogue intime avec soi et avec Dieu s’il le souhaite. Dans un monde agité et en crise, cet espace de respiration spirituelle fait du bien. Les catholiques aiment s’y rassembler régulièrement et publiquement pour célébrer la Gloire de Dieu et le salut en Jésus-Christ. Par l’accueil de ses ministres, la cathédrale St Etienne répond ainsi aux besoins spirituels, à la quête de sens qui se déclare dans le corps social, et aux détresses de notre temps.
Elle est ainsi un très beau symbole de ce qu’offre la présence de l’Eglise au cœur de la cité.
Comme les 90 autres cathédrales, elle appartient à la France. Entretenue par l'Etat, elle est affectée au culte catholique, car son origine comme sa destinée sont religieuses. Placée à la croisée des artères principales de la ville, elle est un lieu de rencontre, de paix et de concorde. Et c’est la raison pour laquelle les Mosellans y sont si attachés.
Aujourd’hui, dans cette cathédrale vous est confiée la charge de présider aux destinées de notre Eglise. Vous le savez, nous vous avons attendu. Vous êtes venu. Vous êtes notre présent et notre avenir.
Il y a fort à parier que St Clément, en remontant le couloir rhodanien, ait fait une halte heureuse à Valence, avant de venir fonder notre Eglise, aux alentours de 280 de notre ère. Vous aussi, vous vous y êtes arrêté pendant 11 ans, et depuis peu, l’Eglise vous a invité à emprunter le même chemin pour arriver à Metz. Nous vous souhaitons naturellement la même fécondité spirituelle.
Nous comptons aussi sur vous pour nous apporter un peu de ce soleil qui brille si fort et si chaleureusement à Valence, la « Porte du midi ». Et nous sommes reconnaissants à ce diocèse de nous donner son Pasteur, conscients que nous le dépouillons.
Vous l’avez remarqué, le diacre St Etienne vous poursuit : le 28 juin 1981, vous étiez ordonné prêtre dans la cathédrale de Bourges dédiée à St Etienne. Probablement est-ce une invitation à poursuivre son œuvre de service et de témoignage. Cela tombe bien, puisqu’avec la dynamique de Diaconia, l’Eglise de France est engagée dans le service du frère, dans la lutte contre les précarités et dans la prise de conscience d’une nécessaire solidarité entre les générations. La Maison de la Solidarité, le vestiaire Saint Martin, mais aussi les mouvements comme le Secours Catholique, le CCFD, les équipes St Vincent de Paul, l’Ordre de Malte, et tant d'autres, en collaboration avec les services sociaux et les associations, manifestent la volonté de notre Eglise d’être auprès des plus pauvres, aux périphéries, selon la belle expression du pape François. En cette période difficile, ils comptent sur notre soutien, et je sais que vous ne ménagerez pas votre peine pour être auprès d’eux en priorité.
Intervenant 2 : Dominique THIRY
Cher Père, le synode que vous avez initié à Valence, nous indique la méthode et l'esprit dans lesquels vous souhaitez exercer votre ministère, ici à Metz. Vous aimez reprendre ce vieil adage: "ce qui concerne tous doit être discuté par tous". De la concertation, du dialogue, de l'écoute, dans un esprit fraternel de bienveillance qui cherche à rassembler, avec cette certitude que le Christ est au centre de cette communion, et qu'il sauve la vie.
Votre devise épiscopale « Vers Jésus-Christ, dans la joie et la paix» nous indique pleinement ce chemin d’espérance que vous nous invitez à parcourir ensemble.
A travers la solidarité, à travers la culture, à travers un travail de collaboration avec les différents acteurs sociaux, vous souhaitez développer la mission de l'Eglise comme une contribution à la vie sociale et un service de la personne humaine.
Dans votre premier message, vous invitez à créer du lien en soutenant particulièrement les plus petits, ceux que la vie a meurtri et qui souffrent. Cette logique évangélique nous va bien.
Elle rejoint ce même esprit de dialogue et de paix que le pape François nous encourage à vivre. Elle rejoint ce que l'Eglise promeut depuis le Concile Vatican II dans la pratique de l'œcuménisme, du dialogue interreligieux, dans le dialogue avec les non croyants, et la défense de la liberté religieuse. En développant « une culture de la rencontre », nous maintenons la civilisation dans la mondialisation.
Les diocèses de Metz et de Strasbourg vivent cet esprit de concorde au cœur de la société civile, à travers ce statut particulier que constitue le Concordat.
Dès l’origine, par son esprit moderne, il a garanti l’acquis démocratique de la Révolution, à savoir la liberté de conscience et la liberté de culte, dans l’espace public dont l’Etat à la charge. Et par un de ces paradoxes dont l'Histoire a le secret, les conséquences de sa rupture au début du 20ème siècle dans le reste de la France, ont engendré son maintien en Alsace-Moselle, au moment de la réintégration des départements annexés dans la patrie, juste après la Grande Guerre. C'est cette volonté de maintien de nos élus, -dont Robert Schuman, futur Père de l'Europe-, qui conduira la France et le Saint Siège à renouer leurs relations diplomatiques en 1921, et à résoudre leurs différents en 1924, avec la création des associations diocésaines. Ainsi le Concordat en terre d'Alsace et de Moselle a contribué pour sa part à ce que la loi de séparation de 1905 atteigne effectivement les objectifs de ses promulgateurs, à savoir l’apaisement entre les Eglises, les religions et l’Etat, dans une laïcité pleinement assumée.
Aujourd'hui encore, le Concordat est un pilier important du régime des cultes dans le droit local. Ce droit s’ouvre aux cultes statutaires, catholique protestant et israélite. Dans sa manière de situer les religions, le droit local est un instrument de convivialité et d’intégration. Mais il est aussi une pierre d'attente et une possibilité offerte, capable d'inspirer et de donner une nouvelle impulsion à la construction de l'Europe des Régions. Car le droit local contient des dispositions adaptées en faveur du développement de la vie économique et sociale de nos départements, dont les mosellans et les alsaciens bénéficient: des jours fériés en plus, une sécurité sociale plus généreuse et à l’équilibre, un droit communal plus autonome, des possibilités plus grandes en matière de justice, etc… Bref, cher père, si vous voulez connaître tous vos nouveaux droits, je vous invite à consulter le site internet de l’Institut du Droit Local, qui est très bien fait : www.idl-am.org
Ici, il faut mentionner la figure remarquable de Robert Schuman, mosellan, grand chrétien et grand serviteur de l’Etat, homme de paix et de concorde, qui a contribué au maintien visionnaire du droit local. Sans confusion ni trahison, il a su concilier sa foi et ses engagements citoyens. Un homme libre et réaliste, qui avait une conscience et une vision de l’histoire, enracinée dans sa terre mosellane. Malgré des oppositions politiques parfois d’une rare violence, il a été conduit à mener la réconciliation avec l’Allemagne juste après le deuxième conflit mondial, et à poser les bases de la fondation de l’Europe. En arrivant à Metz, cher Père, vous avez tenu à vous recueillir sur sa tombe à Scy-Chazelles, et à relire la déclaration du 9 mai 1950, manifestant ainsi votre attachement à cette personnalité politique chrétienne de premier ordre. Sa cause de canonisation a été ouverte par Mgr Raffin.
Chère Père, je vous adresse tous mes meilleurs vœux de réussite dans ce diocèse marqué par l’Histoire et ces hommes qui ont construit la paix.
A présent, permettez-moi d’adresser à votre prédécesseur, notre évêque émérite Mgr Raffin, ces quelques mots de remerciements.
Cher Père, c’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous au nom de toute l'assemblée. Le 11 octobre 1987, vous étiez ordonné dans cette cathédrale. L’année suivante, vous y avez accueilli le pape Jean-Paul II. Ce lieu liturgique a marqué votre ministère et le nôtre à travers la beauté des célébrations que vous présidiez. Au cours de votre ministère, vous avez ordonné 55 diacres permanents, et ici-même 96 prêtres, ce qui représente pratiquement la moitié des prêtres en activité. Le presbyterium est là pour vous entourer et vous remercier de votre action au service de notre Eglise. C’est dans cette cathédrale que vous avez promulgué le Projet Pastoral diocésain, lors du grand jubilé de l’an 2000, le jour de la Pentecôte. C’est dans cette cathédrale que vous avez partagé avec le peuple de Dieu ses joies et ses peines, les confiant au Seigneur et vous abandonnant à sa Providence. Tous les 15 août, après les vêpres, vous alliez en procession jusqu’à la Place St Jacques, entouré des autorités civiles et militaires et des messins. Vous mainteniez ainsi vivant cet acte patriotique et citoyen de résistance et de conscience de votre prédécesseur Mgr Joseph Heintz, et des habitants de Metz.
Mais vous n’êtes pas simplement resté à Metz. Avec beaucoup de fidélité et de dévouement, vous avez sillonné toute la Moselle, répondant bien volontiers aux appels des communautés, enseignant l’Evangile aux quatre coins du diocèse, vous portant aussi au secours de ceux qui souffraient, toujours dans une grande discrétion. Vous en avez fait des kilomètres, car notre diocèse est grand. Ayant pu partager votre quotidien comme secrétaire, je mesure un peu le poids de la charge et le courage qu’il vous a fallu pour durer jusqu’au bout et tenir bon la barque de notre Eglise. Pendant plus de 26 années, vous avez exercé loyalement votre ministère au service des Mosellans. Soyez vivement remercié pour tout ce travail qui porte du fruit et permet à votre successeur d’arriver dans de bonnes conditions.
Nous vous souhaitons à présent un temps de retraite heureux et fructueux, sûr que vous y mettrez tout votre cœur et votre engagement pour le Christ et son Eglise, en « serviteur heureux de la charité », tel que votre devise épiscopale nous le rappelle.
Du fond du cœur, merci et bonne suite.
Intervenant 3 : Sandra Nicolay
Cher Père Lagleize, notre Eglise est dynamique ! Les chrétiens sont engagés dans la vie de la cité. Dès votre premier message, vous aussi, vous avez manifesté le souhait de rencontrer tous ses acteurs : les jeunes et les anciens, les hommes et les femmes, les politiques, les syndicalistes, les chefs d’entreprises, les ouvriers, les artisans, les agriculteurs, les membres des associations, les artistes…. Vous avez ce souci du contact, et ça nous va bien.
Vous allez découvrir une Moselle engagée et solidaire contre la crise. Notre département a des atouts formidables. Nous avons de grandes entreprises dans le secteur de l’automobile, des transports, des loisirs, et des services.
Notre département est aussi un carrefour. La Moselle est traversée par une frontière linguistique et culturelle, pays transfrontalier sur le grand axe Nord Sud, qui fait d’elle un pont naturel entre les nations au cœur de l’Europe. Naguère, polonais, italiens, slovènes, maghrébins y ont trouvé refuge pour travailler le charbon et l’acier, participant ainsi au développement économique de notre Pays.
La Moselle est une terre d’accueil où il y fait bon vivre. Vous aimez marcher : ça tombe bien ! Vous plongerez vos chaussures de randonnées dans la terre glaise du Saulnois. Vous les userez encore sur le manteau de grès qui recouvre le pays de Bitche et de Sarrebourg, contemplant la ligne bleue des Vosges et sa dentelle de sapins. Vous traverserez le pays de la Seille et de la Nied. Vous découvrirez les anciens carreaux de mines dans le bassin houiller. Vous visiterez le pays du verre et du crystal à Meisenthal et à St Louis, et le pays du fer dans la vallée de la Fensch.
Vous passerez régulièrement la frontière, pour rendre visite à nos amis de Trèves, de Spire, de Luxembourg et de Namur.
Vous aimez l’art contemporain : ça tombe bien. Le Centre Pompidou que vous avez déjà visité, vous accueillera encore à travers des expositions de très grande qualité.
Vous aimez partager un bon repas entre amis: ça tombe bien. Vous trouverez partout chez nous d’excellentes petites auberges comme de belles tables gastronomiques, qui réjouiront vos papilles, et vous feront oublier la grisaille des jours.
Pour mettre en œuvre la mission de l’Eglise en terre mosellane, vous serez bien entouré. Non seulement entouré de prêtres et de diacres, mais aussi d’animateurs et d’animatrices laïcs en Pastorale. Ils, et surtout elles, sont 96, signe que notre Eglise diocésaine est bien entrée dans le Concile Vatican II, qui appelait au développement des ministères laïcs, signe aussi d’une reconnaissance plus forte des femmes dans l’Eglise à des postes de responsabilité, selon le souhait du pape François .
En terre de Moselle, des saints comme Jean-Martin Möye, Augustin Schoeffler, ou encore le bienheureux frère Arnould ne manqueront pas de vous soutenir dans votre ministère. Vous pourrez aussi compter sur la prière des religieux et des religieuses, et prendre un temps de retraite auprès de leur communauté.
Enfin, vous aimez la catéchèse et l’enseignement religieux. Vous avez été notamment un artisan du grand mouvement de renouveau catéchétique dans l'Eglise de France. Vous pourrez continuer à mettre en œuvre ce chantier, avec le soutien du Service Diocésain de la Catéchèse, du Catéchuménat et de l’Enseignement Religieux. Vous aurez aussi l'occasion de visiter les écoles sous contrat, qui participent à l'effort d'éducation des enfants et des jeunes de la nation.
Bref, cher Père, vous serez heureux en Moselle. Soyez chaleureusement le bienvenu !