Mes meilleurs voeux pour l'année nouvelle
Les vœux de l’abbé Dominique THIRY adressés à tous
Il n’y a qu’ensemble que nous pouvons être sereins !
Chers amis,
Par cette lettre, je vous adresse mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. Vœux de paix, de joie, de sérénité, de santé, de foi, d’espérance et d’amour. C’est aussi l’occasion pour moi de vous remercier pour l’accueil que vous me faites. Dans nos ville et villages, il y a une ambiance fraternelle et simple qui me fait du bien.
Avec la situation de crise que nous traversons, c’est vrai que la vie n’est pas toujours facile pour nos concitoyens. Des inquiétudes légitimes se font jour : que sera notre avenir ? Pour moi, l’essentiel se trouve dans nos relations humaines fraternelles. Il n’y a qu’ensemble que nous pouvons affronter l’avenir.
Une petite ville, un village, c’est un lieu d’échange, un lieu de vie à taille humaine. Je voudrais par ce mot rappeler cette chance que nous avons de vivre dans ce lieu et ce contexte. Nous avons une qualité de vie exceptionnelle. Dans la morosité et la sinistrose ambiantes, où nous avons l’impression que tout va mal, se rappeler que nous sommes heureux là où nous vivons nous aide à envisager le présent et l’avenir avec sérénité. Car il n’y a qu’ensemble que nous pouvons être sereins.
Ainsi en est-il de tous nos engagements et aussi de notre vie paroissiale. Nous continuons sereinement notre projet paroissial, ses propositions de transformation et de modernisation de notre vie chrétienne. Notre blog cathophalsbourg.over-blog.com continuera à vous aider dans vos démarches religieuses (baptême, première communion, mariage, contacts, prières, infos, actus …).
Cette année, nous continuerons aussi à distribuer dans toutes les boîtes aux lettres le « catho info » et la lettre d’archiprêtré qui nous donne des clefs intéressantes. Mon souci, c’est de vous aider concrètement à lutter contre toutes les situations difficiles, en respectant vos convictions, mais aussi, si vous le souhaitez, à enrichir votre vie de la sagesse du Créateur -de la foi- et ce en toute liberté. La foi fait du bien. C’est un moteur puissant, un feu intérieur ! C’est vrai qu’on ne sait pas toujours dire sa foi. Notre société l’a rendue aussi un peu tabou par une mauvaise compréhension de la laïcité.
Faut-il le rappeler : c’est l’Etat qui est laïc, pas l’espace public qui est pluriel en démocratie, car sinon nous serions en Corée du Nord ! L’Etat est neutre et autonome, c’est-à-dire qu’il ne se prononce pas en faveur de telle ou telle conviction, pour permettre la liberté de tous, et notamment la liberté de culte dans l’espace public. La laïcité, ce n’est ni l’athéisme, ni l’agnosticisme, ni la théocratie. La neutralité de l’Etat sert le vivre ensemble et le pluralisme dans l’espace public. Et le pluralisme, c’est la condition pour que l’expression de la liberté de conscience soit possible. La liberté religieuse, -le droit de croire ou de ne pas croire- en est le cœur. En dehors de l’ordre public, chercher à neutraliser, limiter ou relativiser cette liberté publique est contraire à la démocratie. Qu’on demande à un fonctionnaire du service public la neutralité, je peux le comprendre. Lorsqu’on l’exige de l’usager, cela m’interroge fortement. Ne sommes-nous pas là devant une dérive laïciste tout aussi condamnable que le communautarisme ? Comme l’a rappelé récemment l’archevêque de Paris, le cardinal Vingt-Trois : « Si la République doit décider de la manière de s’habiller, il y a à craindre que la peur de l’autre n’aboutisse à une société de l’interdit en France ». À propos de l’installation d’une crèche de Noël dans la gare de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) qui a suscité une polémique entre un usager et les agents SNCF, l’archevêque a estimé que « les cheminots sont plus intelligents que beaucoup de gens … Ils rejoignent ce que Jean-Louis Bianco (président de l’Observatoire de la laïcité) a dit, à savoir que “la laïcité, c’est la liberté, pas l’interdit” ». (Journal La Croix du 22 décembre 2013)
En Alsace-Moselle, nous avons la chance de vivre sous le régime du Droit Local, avec le Concordat qui respecte ce pluralisme, comme l’a redit encore récemment le Conseil Constitutionnel dans une question prioritaire de constitutionnalité. Les cultes catholique, protestant et israélite ont un statut reconnu, hérité de l’histoire. Ils ne sont pas pour autant religions d’Etat. Mais ils ont vocation comme toute religion à s’exprimer dans l’espace public. Voilà la raison pour laquelle ils sont proposés (et non pas imposés) à l’école. Dans sa manière de situer les religions, le Droit Local est un instrument de convivialité et d’intégration. Mais il est aussi une pierre d'attente et une possibilité offerte, capable d'inspirer et de donner une nouvelle impulsion à la construction de l'Europe des Régions. Car le droit local contient des dispositions adaptées en faveur du développement de la vie économique et sociale de nos départements, dont les mosellans et les alsaciens bénéficient: des jours fériés en plus, une sécurité sociale plus généreuse et à l’équilibre, un droit communal plus autonome, des possibilités plus grandes en matière de justice, etc… Bref, si vous voulez connaître tous vos droits, je vous invite à consulter le site internet de l’Institut du Droit Local qui est très bien fait : www.idl-am.org
Même s’il est original en France, le Droit local défendu par nos élus -dont Robert Schuman, Père fondateur de l’Europe- est une forme heureuse du vivre ensemble qui respecte la démocratie.
Et je suis un démocrate : je défends la liberté de conscience et son expression, y compris si cette liberté ne partage pas mes idéaux et les convictions qui sont les miennes. Mais aussi, plus que jamais, je défends ma liberté de croire dans l’espace public face aux intégrismes et extrémismes philosophiques ou religieux de tout poil, qui voudraient me priver de cette liberté. Attention : la démocratie peut être fragilisée par ceux qui exploitent la crise et les peurs qu’elle génère. C’est à chacun de la défendre. Et je défendrai ma liberté jusqu’au bout, car croire fait du bien!
Nos convictions ne doivent jamais être le motif de notre manque de fraternité, où l’irrespect, la stigmatisation et le mépris deviennent la règle. Mais on ne protège pas non plus la paix et la fraternité en interdisant à chacun d’exprimer ce qu’il est. Nos convictions doivent être au contraire le moyen d’un échange et d’un partage constructif, d’un vrai dialogue, où chacun est appelé à assumer sa vie dans la responsabilité à l’égard de son prochain et une juste autonomie.
Alors, que m’apporte la foi ? Elle me rappelle que ma vie a un sens, qu’elle ne s’achève pas dans le néant, qu’elle a une origine et un but. Nous ne sommes pas qu’un tas de cellules agglomérées, éventuellement réparables et perfectibles. Nous avons une âme, une dignité, une humanité qui doit être respectée et promue dans la fraternité. Nous avons en nous une capacité incroyable à accueillir un bonheur infini, le bonheur de la présence fraternelle de Dieu à nos côtés. Voilà en quoi et pourquoi je crois, et pourquoi la foi m’apporte tant. Mais je respecte celui qui n’a pas les mêmes convictions que moi, et je le salue fraternellement, car je sais qu’il n’y a qu’ensemble que nous pouvons vivre en toute sérénité. A tous, très bonne année 2014.
Abbé Dominique THIRY+