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Archiprêtré de Phalsbourg  Communauté St Jean Baptiste des Portes d'Alsace

François Hollande veut apaiser les relations avec les religions

9 Janvier 2013 , Rédigé par cathophalsbourg.over-blog.com Publié dans #actualités

Journal La Croix du 9 janvier 2013

Sur le perron de l’Élysée, mardi 8 janvier au soir, au terme de près d’une heure et dix minutes d’entretien avec François Hollande – une durée longue pour ce genre de cérémonie – les responsables religieux ont tenu à livrer un message de pondération, alors que le ton monte entre l’Élysée et l’Église catholique à quelques jours de la grande manifestation contre le « mariage pour tous ».

 


Le président de la République lors de la cérémonie des voeux aux responsables religieux, le 8 janvier 2012. 

Soulignant le caractère paisible de la rencontre, le cardinal André Vingt-Trois a précisé que la question du mariage homosexuel n’avait pas été abordée en tant que tel, mais parmi d’autres sujets d’actualité comme le débat autour de la fin de vie ou les atteintes aux lieux de culte. Interrogé sur sa possible présence dimanche, dans le cortège, il a évoqué l’hypothèse de « peut-être saluer les manifestants » mais exclu l’hypothèse de participer lui-même à la manifestation.


De son côté, le grand rabbin Gilles Bernheim, qui avait publié il y a quelques mois un long texte exposant ses réserves autour du mariage homosexuel, a qualifié l’échange avec le président de la république d’« apaisé et fructueux ». « Ce dont il est question, a-t-il confié, c’est d’une perte du sens du religieux en France ». Pour Gilles Bernheim, en effet, « beaucoup de Français ne perçoivent pas du tout ce que peut être l’intérêt d’une religion, sauf quand elle est polémique voire intégriste ». De ce fait, estime-t-il, il était nécessaire de rappeler « ce qu’une religion pouvait apporter à la France et de la confiance que la France et les pouvoirs publics peuvent exprimer envers les religions ». Car « lorsque les religions expriment des revendications, ce n’est pas contre l’État, ni dans la préservation de leurs intérêts particuliers, mais pour nourrir la culture de la France. » Un conseiller de l’Élysée a confirmé que la rencontre s’est tenue dans un climat « tranquille, détendu et cordial ».


Les points de convergences entre les religions et l’État

Le président a entamé la rencontre par un propos préliminaire dans lequel il a évoqué la république laïque. Si elle est une force, elle a aussi ses fragilités qui supposent de développer le respect a dit en substance le chef de l’État. Il a insisté sur la nécessité de dialoguer aussi sur « les point de convergences entre les religions et l’État que sont la recherche de la paix, la lutte contre la pauvreté et l’adhésion de tous à la laïcité ». Le président a brièvement fait allusion au mariage pour tous en expliquant que, si toutes les opinions sont légitimes à s’exprimer, la loi concerne exclusivement le mariage civil. D’ailleurs, le métropolite Emmanuel, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, qui a fait part au président de sa préoccupation sur le sort des chrétiens de Syrie, a rappelé que chacune des confessions avait déjà exprimé sa position quant au « mariage pour tous ». Comme le dit autrement Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, « on avait besoin de donner le sentiment qu’il n’y avait pas un front des religions sur ces questions ». Ce que confirme également Joël Mergui, président du Consistoire central : « Ce n’est pas une manifestation des religions. Nous n’en sommes pas à l’origine. C’est une manifestation de la société française. » De même, la polémique entre Vincent Peillon et l’Enseignement catholique n’a pas été évoquée.


La question de la PMA n’a pas été abordée

« Quelles que soient nos positions individuelles, a conclu Gilles Bernheim, j’ai profondément regretté que les religions soient auditionnées ensemble. Cela n’avait pas lieu d’être, même si nos positions s’avéraient être les mêmes dans un certain nombre de cas. Les raisons, les argumentaires, la conduite de la pensée, peut être profondément différente d’une religion à l’autre. Et les conduire à justifier leur position donnait l’impression d’une coalition des religieux contre un pouvoir politique, ce qui non seulement n’a pas lieu d’être mais n’est pas. » Selon l’Élysée, le président n’a pas non plus abordé la question de la PMA mais, au sujet de l’adoption, il a insisté sur le fait que la loi évoluera « dans l’intérêt supérieur de l’enfant ». Le président a enfin mentionné la prochaine loi sur la fin de vie. Des questions sont posées au comité national d’éthique et, une fois que celui-ci se sera prononcé, « il y aura un temps de dialogue avec les religions » a assuré le président.


François-Xavier Maigre et Bernard Gorce

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