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Archiprêtré de Phalsbourg  Communauté St Jean Baptiste des Portes d'Alsace

La rencontre d'Assise: interview de notre évêque

25 Octobre 2011 , Rédigé par Onésime Publié dans #Paroles de notre évêque

Assise : vingt-cinq ans déjà ! Version imprimable Suggérer par mail
ImageNous allons fêter les 25 ans de la rencontre interreligieuse d’Assise. Pourquoi le Saint-Père a-t-il souhaité commémorer cet événement ? Qu’est-ce que cela marque et symbolise ?
En octobre 1986, lorsque Jean-Paul II a invité les religions du monde pour une prière simultanée – ce qui est différent d’être commune – pour la paix. La réponse a été généreuse. Cela a beaucoup marqué l’opinion commune.

Pourquoi avoir choisi Assise ?
Assise est la ville où se trouve le tombeau de saint François. Il est reconnu par les chrétiens mais aussi par d’autres ordres religieux comme un personnage qui a prêché la fraternité en son temps avec toute la création. Son cantique de frère Soleil est bien connu. Il a aussi rencontré le Sultan musulman quand il est allé en Terre sainte. Saint François avait à son sujet des idées préconçues et il a changé d’avis. Il a été surpris de constater qu’il priait plusieurs fois par jour. Alors il a pensé qu’il était possible de s’entendre avec le Sultan. Et le Sultan lui-même, même s’il ne s’est pas converti, a été impressionné par la personnalité de saint François.

Quel rôle peut jouer une telle rencontre dans notre monde contemporain ?
Dans une certaine opinion publique, les religions peuvent apparaître comme des facteurs de division et c’est vrai qu’il y a eu les guerres de religion. Mais les religions peuvent aussi être un facteur d’unité et de rassemblement entre les gens. Elles ont une finalité commune, malgré des fondements différents.

D’après le Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Culture, c’est la première fois que le pape invite des non-croyants à une telle réunion. Quel est le sens de cette démarche ?
La cause principale est de viser la paix. Il y a des gens non-croyants mais spirituels qui recherchent la paix.

Le pape Benoît XVI a souligné, dans son Discours aux musulmans à Berlin le 23 septembre 2011, qu’il estime important de célébrer « une journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde ». Benoît XVI lie paix et justice. Pourquoi ?

Il n’y a pas de paix sans justice et d’ailleurs il y a un Conseil Pontifical intitulé « justice et paix ». Dans l’Ecriture, ces deux mots de justice et paix sont souvent accouplés. La vraie paix ne peut se conclure que dans la justice. La paix du vainqueur n’est pas une bonne paix et ne dure pas.


Le bienheureux Jean-Paul II a souligné à plusieurs reprises que la prière avait été l’unique motif de la rencontre d’Assise et comme le signe d’une recherche spirituelle en réponse aux questions existentielles. Cela garde-t-il toute son actualité ?

Bien sûr ! Mais maintenant avec d’autres personnes car il y a beaucoup de personnes qui étaient à Assise en 1986 qui sont mortes. C’est une nouvelle génération qui prend part à cette rencontre et a besoin de faire la même démarche, parce que les besoins restent les mêmes. On ne peut pas dire qu’en vingt-cinq ans, on ait beaucoup progressé quant à la consolidation de la paix dans le monde. Il y a des foyers de guerre qui étaient allumés il y a vingt-cinq ans qui le sont encore aujourd’hui, en Terre Sainte entre autres.

Comment la rencontre d’Assise s’est-elle inscrite dans la suite du Concile Vatican II ?

S’il n’y avait pas eu Nostra Aetate, la Déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes, au moins au début du dialogue interreligieux, la rencontre d’Assise n’aurait pas été possible et le Saint-Siège n’aurait pas eu les moyens pour la mettre en œuvre.

En voit-on des fruits de nos jours ?

Oui. Un peu partout on se connaît mieux et on s’apprivoise.

Comment le dialogue interreligieux est-il mis en acte dans le diocèse ?

Là où il y a des concentrations particulièrement fortes des autres religions, le dialogue interreligieux peut se vivre, surtout s’il y a une forte présence musulmane. Avec les juifs, il existe. C’est une communauté de diaspora et ils sont bien intégrés dans la vie sociale, où le dialogue existe déjà à ce niveau.
Avec l’islam, c’est plus difficile. Souvent, les musulmans sont français mais ne sont pas assimilés. Cependant, récemment, les trente ans de l’église de Farébersviller ont été fêtés. L’imam a été invité pour la circonstance sans aucun problème.

Comment avez-vous vécu la rencontre d’Assise en 1986 ?

Avec beaucoup de bonheur. Je l’ai suivi à la télévision. Alors que je n’étais pas encore évêque de Metz, j’étais en Moselle car je prêchais une retraite chez les Sœurs de Saint-Jean-de-Bassel.

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