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Archiprêtré de Phalsbourg  Communauté St Jean Baptiste des Portes d'Alsace

Matignon dit vouloir entretenir des relations apaisées avec l'Eglise Catholique

20 Février 2013 , Rédigé par cathophalsbourg.over-blog.com Publié dans #actualités

LA CROIX du 20 février 2013

Pour la première fois depuis l’élection de François Hollande, l’instance de dialogue entre le gouvernement et les représentants de l’Église se réunit ce matin.

Elle abordera des sujets techniques comme les aumôneries de prison mais aussi les questions d’actualité et la participation des religions au débat public.

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault réunit ce matin à 11 heures l’instance de dialogue entre le gouvernement et les représentants de l’Église catholique. Il s’agit de la neuvième rencontre de cette instance instaurée en 2002 par Lionel Jospin, dans un contexte politique qui était alors celui de la cohabitation. C’est donc la première fois que la rencontre aura lieu sous un pouvoir socialiste, alors même que l’actualité de ces dernières semaines a laissé apparaître certaines tensions. 

En décembre, Cécile Duflot, la ministre du logement, avait suggéré la réquisition des biens immobiliers de l’Église à Paris, puis, quelques semaines plus tard, une circulaire de l’enseignement catholique autour du mariage homosexuel provoqua de vifs échanges avec le ministre de l’éducation nationale.

Tant du côté du gouvernement que de l’Église catholique, on souligne pourtant la qualité des réunions préparatoires à cette instance auxquelles ont participé les ministères de l’intérieur (en charge des cultes) et des affaires étrangères. « Le gouvernement a préparé le rendez-vous avec soin, nous n’avons pas rencontré de difficultés », se félicite-t-on côté catholique. 

une parole « libre »

À Matignon, on se réjouit même d’un « excellent climat », d’un esprit de travail « très pragmatique ». Comme d’habitude, la rencontre sera composée de deux séquences, la première consacrée aux sujets techniques et la seconde à l’actualité. Les échanges sont alors plus informels. « La parole est libre, il n’y a pas de relevé de conclusion », explique un conseiller de Matignon.

Plusieurs dossiers ont été préparés avec les conseillers des ministères. Sur le plan intérieur, deux questions dominent : la présence des aumôneries dans les lieux de détention ou les hôpitaux. Il sera par exemple question des difficultés à organiser des célébrations dominicales dans les prisons. 

L’autre dossier concerne l’enseignement. La réforme des rythmes scolaires va imposer localement des réorganisations de la catéchèse. « Des instructions ont été données aux inspecteurs d’académie pour engager le dialogue avec les responsables catholiques », explique un conseiller ministériel. 

un rendez-vous annuel

Le sujet de la reconnaissance des diplômes délivrés par les universités catholiques sera aussi abordé. Le pouvoir n’entend pas revenir sur l’accord conclu en 2008 entre la France et le Saint-Siège. « L’instance de dialogue permet de vérifier chaque année avec l’Église que les choses fonctionnent bien », commente le conseiller. 

Sur le plan extérieur, seront abordés le problème de l’octroi de visas aux religieux, religieuses et prêtres du Sud envoyés en France, ainsi que la situation des minorités chrétiennes dans le monde.

Le deuxième temps de la rencontre sera l’occasion d’aborder le projet de loi sur le « mariage pour tous » actuellement en discussion au Sénat ou celui sur « la fin de vie » promis pour le mois de juin par l’Élysée, mais sans doute aussi la crise économique… 

condamnation par le gouvernement de l’action des activistes féministes

« Quant à l’atmosphère de la réunion, nous verrons jeudi », indique-t-on prudemment côté catholique, en référence aux auditions mouvementées des responsables religieux à l’Assemblée nationale sur la loi visant à autoriser le mariage entre deux personnes de même sexe.

Dans l’entourage de Jean-Marc Ayrault, on se veut très rassurant et on met en valeur la « légitimité » des cultes à prendre part aux débats publics. « Le premier ministre insiste sur le vivre-ensemble qui suppose que l’expression des religions soit garantie. » 


Le 13 février, le ministre de l’intérieur Manuel Valls avait condamné la provocation des activistes féministes à Notre-Dame de Paris. « Ce n’est pas simplement la position du ministre chargé des cultes mais bien celle du gouvernement », assure-t-on à Matignon.


Anne-Bénédicte HOFFNER et BERNARD GORCE

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