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Archiprêtré de Phalsbourg  Communauté St Jean Baptiste des Portes d'Alsace

Non à l'euthanasie, oui aux soins palliatifs

13 Juin 2012 , Rédigé par cathophalsbourg.over-blog.com Publié dans #Réflexions

Journal La croix du 13 juin 2012
Non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs, affirme l’archevêque de Bruxelles

Dans une tribune parue le 30 mai dans le quotidien belge La Libre Belgique , Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, a dressé un bilan des dix ans de la loi dépénalisant l’euthanasie en Belgique.

« Les craintes exprimées il y a 10 ans sont aujourd’hui réalité, reconnaît-il dans son texte. À l’époque, plusieurs précautions avaient été prévues par le législateur afin de circonscrire strictement le champ d’application de la loi. Mais une fois la porte entrouverte, l’entrebâillement s’élargit inévitablement. » Selon lui, la Commission fédérale de contrôle est aujourd’hui « quasiment obligée de fermer les yeux sur des pratiques non conformes à la loi et avoue d’ailleurs explicitement son impuissance à contrôler efficacement son application ».

« 10 ans après, on perçoit mieux que l’euthanasie n’est jamais une décision concernant seulement la liberté de ceux qui la demandent, souligne-t-il par ailleurs. Sa dépénalisation a modifié pour de nombreux professionnels de la santé des aspects essentiels de leur profession. Elle a parfois ébranlé la confiance entre les membres d’une même famille ou à l’égard du corps médical. Elle a conduit subrepticement des personnes fragiles à penser qu’elles feraient bien de demander l’euthanasie. »

« La distinction peut sembler mince entre certaines pratiques palliatives et certaines pratiques d’euthanasie »

Pour le primat de Belgique, 10 ans de pratique de la loi montrent aussi « qu’une demande de mort doit le plus souvent être décryptée comme un appel au secours ».

« Ce cri de détresse ne doit donc pas nécessairement être interprété comme une volonté de mourir à proprement parler, développe-t-il. La réponse appropriée est alors de soutenir le désir de vivre en dignité qui se cache derrière la demande de mort. »

Il insiste donc sur le fait que, « lorsque toute thérapie se révèle vaine ou, en tout cas, disproportionnée, des soins palliatifs de qualité doivent alors prendre la relève ». « Il importe de leur donner les moyens, encore insuffisants aujourd’hui, de se développer afin de permettre de vivre et de mourir dans la dignité et la sérénité, précise-t-il. On évitera ainsi de mettre fin délibérément à la vie et de transgresser l’interdit, essentiel à toute société, de faire mourir intentionnellement une personne innocente. »

Mgr Léonard reconnaît toutefois que, dans certains cas, « la distinction peut sembler mince entre certaines pratiques palliatives et certaines pratiques d’euthanasie ». « C’est alors le contexte humain, la nature précise des moyens employés et l’intention qui font toute la différence », relève-t-il, rendant hommage « au dévouement admirable et compétent des membres du personnel soignant qui, refusant tout acharnement thérapeutique, luttent contre la douleur, soulagent la souffrance et, avec beaucoup de cœur, accompagnent jusqu’au bout les malades et leurs proches ».

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