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Archiprêtré de Phalsbourg  Communauté St Jean Baptiste des Portes d'Alsace

Identité de genre?

29 Juin 2013 , Rédigé par cathophalsbourg.over-blog.com Publié dans #Réflexions

Journal La Croix du 27 juin 2013

Un avis de la Commission consultative des droits de l’homme défend l’« identité de genre »

Dans notre société où il s’expose si largement, le sexe serait-il en train de devenir un mot tabou, à bannir du vocabulaire du droit ? À en croire l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, on pourrait le penser : la Commission propose en effet de remplacer la notion d’identité sexuelle par « l’identité de genre ». L’avis précise que ces termes existent déjà dans des textes juridiques internationaux et fonde son argumentation sur la volonté de ne pas stigmatiser les personnes transsexuelles, qui ne se sentent pas en accord avec leur sexe biologique de naissance, et souhaitent, à un moment de leur vie, modifier leurs documents d’état civil. Personnes qui aspirent, d’ailleurs, non pas à un genre neutre, mais à être reconnues comme l’homme ou la femme qu’elles se sentent être.

L’avis, certes, n’est qu’un avis, mais il alimente les inquiétudes de ceux qui voient la « théorie du genre », venue des États-Unis, tracer son chemin en France. Le contenu de cette théorie et son but sont d’ailleurs mal connus et propices à toutes les interprétations, y compris les plus extrêmes. Chacun peut convenir que l’identité d’une personne se construit à partir de son sexe biologique, mais aussi au travers des éléments que l’environnement social, familial, culturel associe à chaque sexe. Il existe des stéréotypes, liés à l’image des filles et à celle des garçons, qui peuvent être enfermants et ne permettent pas de développer telle capacité plutôt associée à l’autre sexe.

Lutter contre toute discrimination sexuelle est une nécessité. Mais cela n’implique pas de nier les spécificités liées au fait d’être une fille ou un garçon, d’avoir un corps féminin ou un corps masculin (sinon, pourquoi ne pas transformer le ministère des droits des femmes en ministère des droits des genres ?). Faut-il encore, sur ce dossier, rappeler que différence ne signifie pas, en soi, inégalité, supériorité de l’un et infériorité de l’autre ? La différence est une richesse, l’occulter un appauvrissement. C’est le dialogue harmonieux des sexes qu’il faut rechercher, non l’indifférenciation.

Dominique Quinio

"Le droit ne sait plus traiter l'exception"

Sœur Véronique Margron,dominicaine, théologienne moraliste

« La question du possible décalage entre l’identité sexuée et l’identité de genre est une vraie question, et il est tout à fait légitime qu’une commission des droits de l’homme se penche dessus, en particulier face aux souffrances réelles des personnes transsexuelles. Mais ce qui est aberrant, c’est de considérer que des cas limites peuvent entraîner une modification de l’état civil et du droit pour tous. La même proposition aurait pu faire l’objet d’un article qui permettrait de protéger ces personnes contre des discriminations, mais on dirait que notre droit ne sait plus traiter l’exception.

L’autre renversement absolument étonnant concerne la place réservée au corps. D’un seul coup, la conscience que j’en ai prévaut sur la réalité qu’il représente. Qu’est-ce qu’une société qui laisserait à penser que le corps est second, que ce qui est premier, c’est la façon dont je le reconnais ? Notre rapport au monde atteste du contraire : notre corps résiste, il nous “devance”. Sur quoi se fonde juridiquement la légitimité de la conscience que j’ai de mon corps ? En fin de compte, on peut se demander si un tel avis, qui accorde un poids démesuré à la subjectivité des personnes, va vraiment les protéger. »

RECUEILLI PAR CÉLINE HOYEAU

Identité de genre?
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